Pêche du Tucunaré sur le Rio Negro : é muito bon !
Première partie
Celà faisait déjà quelques années que je caressais le projet de me rendre dans le nord de l’Amazonie. Une passion de jeunesse pour l’aquariophilie m’avaient conduit naturellement l’élevage des petits cichlidés amazoniens. Je connaissais donc un peu le Rio Negro et ses eaux noires où vivent le Discus Heckel et le cardinalis deux poissons emblématiques de cette région du monde. C’est à l’âge adulte par le biais de la pêche que j’aurai finalement la possibilité de découvrir cet écosystème unique au monde. La réalité sur place dépassa de loin tout ce que j’avais pu imaginer.
Samedi quinze janvier 2011, après deux heures de vol aux dessus d’une mer de nuages compact, nous atterrissons enfin sur l’aéroport de Barcelos. La descente nous a permis d’apercevoir le but de notre voyage, le Rio negro. Au fur et à mesure des bras entiers du fleuve apparaissent et je commence à prendre conscience de la taille du cours d’eau. C’est tout simplement hallucinant, nous sommes à plus de 1500 km de la mer et l’altitude n’atteint même pas 100m, c’est une rivière immensément large qui serpente dans cette plaine.
L’arrivée à l’aéroport est spéciale, des groupes de pêcheurs partout, des tubes de cannes à gogo, bienvenue à Barcelos, Mecque de la pêche aux peacock bass, et de son plus digne représentant en terme de pêche sportive, cicla temensis, appelé ici tucunaré açu ou Paca , selon la livrée de sa robe.
Nous sommes sur le terrain de jeu des pêcheurs américains, Miami n’est qu’à quelques heures, des vols quotidiens rallient Manaus à Miami. Ils sont partout et notamment sur de gros bateaux de pêche.
Nous aurons la chance d’embarquer sur un petit bateau où nous serons les seuls étrangers parmi un groupe de pêcheurs brésiliens de Rio de Janeiro, avec qui le voyage se déroulera merveilleusement bien malgré une communication pas évidente (en portugais svp !). Je tiens aussi à dire que nous ne sommes pas des pêcheurs chevronés , on se fera chambrer pendant tout le début du séjour avec notre matériel de spinning considéré comme désuet et inefficace ici (ce qui n’est pas totalement faux….), ici tout le monde pêche en casting et ils ne comprennent clairement pas trop pourquoi on a fait tout ce chemin et dépenser autant d’argent pour se pointer avec ce genre de matos. Heureusement la pêche ne s’arrête pas qu’au matériel, et la suite du séjour nous permettra de le prouver à nos compagnons de jeux brésiliens.
Le milieu :
Complétement hallucinant, ici l’eau, la terre et le végétale sont intimement liées et unies. Quand vous partez le matin du bateau sur la barque alu et que vous traversez plein tube un bras de fleuve d’un km pour arriver sur l’autre berge , pour vous apercevoir que ce n’est pas la rive mais simplement une île que derrière il y a encore un bras et derrière encore une île , sans que vous en voyiez jamais le bout… . Il n y a pas de pente ici, mais le débit est si important qu’il y a un courant incroyable dans les bras vifs, les zones d’eaux calmes sont légions aussi.
Les « lagos » ; littéralement lacs, ce sont des zones d’eaux closes que l’on trouve à l’intérieurs des îles qui sont en fait des bancs de sables colonisées par la végétation , en bandes parallèles, des vastes zones d’eaux se retrouvent piégés en dehors de l’influence du courant (au moins en période sèche). En saison des pluies (plus de 10m de marnage) tout communique à nouveau. Ces lacs sont des écosystèmes particuliers au milieu du fleuve. La photo en dessous permet de se rendre mieux compte de la multiplication des milieux et des bras de fleuves. C’est évidemment autant de spots de pêche potentiels ….
Photo du rio negro et des lacs intérieurs, les lagos.
Ces lagos sont en fait l’habitat privilégié des tucunarés, ce seront en majorité nos zones de prospection. (Exemple de chenal d’arrivée sur un lago)
Lago typique
Les postes :
Infinis ! dans le nombre et la variété ! oubliez les rivières endiguées au lit pelé ou la branche immergée et le pauvre caillou sont âprement disputés. Ici TOUT est poste. Illustration.
Végétation immergée omniprésente.
Petite lagune peu profonde ou viennent chasser les petits peacocks.
Plage le long des bancs de sable, on peut faire des peacocks en chasse sur des bancs de poissonnets dans ce type d’endroit.
Arbre isolé, souvent un poste à gros peacock qui trouvent un abri de choix dans les racines cathédrales (type palétuvier dans les mangroves) de ce type d’arbre qui vit les pieds dans l’eau toute l’année.
Bref une infinité des postes, comme pour le bass en France le max de fishs est en poste calé le long des berges et des obstacles. Quelques-uns se font en pleine eau.
Les gros tucunarés sont souvent au fond des lacs dont ils se sont approprié le territoire (comme tout les cichlidés, il est extrêmement territorial). C’est assez bizarre d’ailleurs vous arrivez au fond du lago , comme à la fin d’une anse, et vous sentez bien que vous êtes sur le territoire d’un monstre. Quelques minutes plus tard une gerbe d’eau suivit d’un énorme splash au pied d’un arbre à vingt mètres vous confirme sa présence …. Vous vous demandez ce que c’est, genre caiman qui vient de sauter à l’eau, le guide vous répond tranquillement que c’est un gros peacock en chasse… .
Premiers poissons :
Premier poisson, un 2 kg ! c’est un « açu » pris au chug bug.
Un trois Kgs ! toujours au chug bug.
Premier « Paca « pris au stick bait !
Un « barboleta » tucunaré papillon, ce peacock reste petit en taille et en poids.
RDV bientôt pour la 2 ème partie du report !
Mathieu